Un boulet en pleine Kenitude...
Je suis sado-masochiste.
(Petite pause dramatique, le temps de faire mon petit effet. C'est bon, vous vous demandez quelle mouche m'a encore piquée et si j'ai définitivement cédé au côté obscur de ma personnalité? L'objectif est atteint? OK, fin de la pause dramatique. Cordialement.)
Je vous vois saliver, bande de petits pervers, imaginant déjà un article plein de fouets, de menottes et autres joyeusetés (je sens que je vais avoir pleiiin de recherches Google sympa maintenant) ... Mais point du tout, mon sado-masochisme se traduit de plusieurs autres façons qui n'ont rien de sexuel. Pas trop déçus?
Sado, pour l'infini potentiel de ma langue de vipère, qui me fait régulièrement sortir des phrases comme "Non décidément je comprends pas pourquoi il parle à une fille aussi dégueu, ça doit être sa vieille cousine grosse et moche, c'est la seule explication." ou "Mais j'en ai raaaaanafoutre que tu traînes avec une sale pute crasseuse, tu fais ce que tu veux hein, moi je dis ça je dis rien, non j'suis pas jalouse, j'essaie de te protéger, voilà tout..."... Maso, parce que je me rends compte que ça me dérange de moins en moins de m'afficher sur mon blog et de passer pour une psychopathe vous raconter mes cruchasseries, à vous, mes gentils lecteurs adorés (meuuuh non, je n'ai pas DU TOUT l'intention de vous lécher les bottes pour que l'un de vous m'offre mes futures low boots les 3 Suisses, m'enfin!) ...
Le boulet du jour: moi, je suis ma plus grande source d'inspiration!
Le contexte: Un jour de printemps, peut-être un mois avant le début des partiels. Fin du TD de droit administratif, TD géré par notre idole, la chargée de TD la plus stylée et la plus intelligente du monde, qui nous donne envie de foncer bosser à la BU pour devenir, nous aussi, des presque-trentenaires canon capables de réciter le GAJA à tout moment et de tout savoir des aventures de Dame Lamotte et autres Denoyez et Chorques.
Le drame: Lauriane et moi faisons notre entrée dans la BU de la rue Broca, BU qui est habituellement THE place to be pour les filles à mèche Sorbonnardes de deuxième année. Ce jour-là, cependant, elle est miraculeusement vide. Enfin, presque... Un jeune homme est plongé dans ses bouquins... C'est le splendide Ken (pour ceux qui ne me lisaient pas sur Skyblog et ne connaissent donc pas Ken, l'une des quelques stars de mon amphi, Ken est un grand brun légèrement métrosexuel aux yeux bleus et au teint mat qui, comme son nom l'indique, est limite trop beau pour être vrai). Lau et moi choisissons une table vide, mais je me rends compte qu'il y a deux places libres juste à côté de Ken. Comme ma Lau est une vraie amie qui supporte avec patience mes cruchasseries, elle se lève et m'accompagne. Ken a de fait tout le loisir de nous voir retraverser la bibliothèque (quasiment vide, je vous le rappelle) jusqu'à sa table. Je prends mon courage à deux mains et tente un: "Excuse-moi, y a quelqu'un à côté de toi?". Il lève ses grands yeux bleus vers moi (et là, vous vous en doutez bien, je pleure intérieurement devant tant de canontitude) et me dit que la place est libre. Je m'assieds donc, toute guillerette, Lauriane à côté de moi, résignée.
Vous me trouvez cruche? Le pire reste à venir. Non seulement je me suis encore plus grillée que je ne l'étais déjà avec ma technique pourrie, mais en plus j'ai passé DEUX HEURES à côté de lui sans lui dire un mot. En même temps, difficile de parler quand on est en plein orgasme visuel. Orgasme visuel qui est également devenu tactile, lorsque son coude a commencé à effleurer le mien par mégarde. Evidemment, je n'ai rien foutu, et au lieu de bosser j'ai regardé les cours de Ken en m'extasiant sur son sérieux (vous connaissez beaucoup de gens qui photocopient 72 bouquins juste pour préparer une fiche de TD???) et en agonisant encore et encore.
Moralité: J'ai beau rire en relisant mes journaux intimes de l'époque du lycée et me dire que j'ai quand même fait un bout de chemin depuis, il y a des moments où j'ai toujours 16 ans...
Mathilde, incapable de résister à une bouille de minet...
Listening:
"La femme chocolat" d'Olivia Ruiz