Vis ma vie de warrior-survivor...
De l'art du plan B.
Ou comment agir au lieu de se prendre la tête face aux petites contrariétés de la vie... Ou comment être constructive quand on est par définition incapable de l'être...
Ou comment détourner l'idée même de constructivité et la faire rimer avec "Mathilde t'es dingue gneee".
Y a des jours où je me prends un peu pour Rocky Balboa.
Genre, quand je me pèse après un mois de pseudo-diète et que je vois que je n'ai perdu qu'un malheureux kilo. Et que je décide donc d'arrêter de me nourrir presque exclusivement de Nutella. Et que je marche du Panthéon jusqu'à Châtelet tous les soirs en sortant des cours, au lieu de prendre le RER et de faire ce trajet en deux minutes à peine. Et qu'arrivée à Funkytown je snobe le bus pour rentrer chez moi à pied dans le blizzard et dans la nuit noire, telle la pauvre fille abandonnée du monde entier cachée derrière son écharpe géante. Et qu'en plus je chante du Mika à fond les ballons, comme si je maîtrisais la situation.
Y a des jours où je me prends un peu pour Columbo.
Genre quand une target potentielle décide de ne pas se pointer en cours alors que je comptais justement l'inviter à déjeuner ce jour-là. Et que je fonce vers le bureau du prof à la fin du cours pour lui piquer la liste de ses étudiants afin de récupérer des renseignements sur target en question. Et que je Facebooke et Googlise target en question, en tentant toutes les combinaisons possibles, pendant plus d'un quart d'heure. Et que je fais l'acquisition d'un satellite pour localiser target en question plus facilement. (Je ne suis pas totalement psychopathe, je suis juste UN PEU psychopathe. La dernière phrase est donc fausse. Comme ça, ça fait passer mes autres faits d'armes pour des trucs totalement insignifiants et personne ne me prend pour une tarée. Admirez mon ingéniosité. Pas folle, la guêpe!)
Y a des jours où je me prends un peu pour Amel Bent.
Genre le poing levé et tout et tout. Genre Kenza Farah qui se baaaaaaaat et qui a l'habituuuude, d'avanceeeer dans l'incertituuuude et qui braille comme une chèvre égorgée pour faire profiter le monde de sa warrior attitude. Genre la fille solide comme un wok, comme dirait l'autre. Genre la fille qui parvient à surmonter des épreuves aussi insurmontables qu'un RER en retard de vingt minutes en allant se goinfrer de makis. Qui se prépare à aller passer une aprem seule à la bibliothèque en allant faire du shopping dans les magasins qui entourent malencontreusement la Sorbonne. Qui arrive à supporter trois heures d'élucubrations aussi obscures qu'inintéressantes émanant d'un illustre prof de philo en regardant la saison 4 de "Desperate Housewives" sur son ordi.
Tant de constructivité à l'état pur, ça s'appelle juste de l'art.
On est warrior-survivor où on l'est pas.
Mathilde, brillante stratège...
Listening:
"1, 2, 3, 4" de Feist