The Mr Big theory / Lettre à L.
(Je pense que cet article serait un peu plus hype si j'étais actuellement assise dans mon appartement de l'Upper East Side en fumant une cigarette et en buvant un verre de vin, vêtue d'une petite tenue d'intérieur sexy-classy-punchy.
Mais en vrai, je vous écris en duplex de la banlieue parisienne, et je porte mon désormais légendaire pyjama-djellaba rose-décoloré-à-capuche-pas-très-sexy-classy-punchy et j'écoute la BO de "New Moon" en buvant du Nesquik.
Oui ben c'est bon hein, faut bien vous débarrasser de vos illusions un jour.)
Il y a les one-shot qui resteront toujours un bon souvenir.
Ce grand blond aux yeux bleus et à l'air niais vêtu d'un polo Chevignon bleu ciel qui incarne votre fantasme ultime de fille qui a trop regardé la télé, et à qui vous roulez une pelle avant même de savoir son prénom parce qu'après tout, who cares? Ce canon à peine majeur que vous rencontrez lors d'un Nouvel An en Espagne, qui vous regarde comme un poulpe mort et vous répète que décidément "T'y es trop belleuh!" avec un accent des plus choupi.
Ces mecs que vos copines vous ressortent quand vous jouez les innocentes, à base de "Mais c'est çaaaaaaaaa espèce de slut tu veux qu'on reparle de Mickaël le marseillais ou pas? Tu veux qu'on ressorte les photos ou pas?", et surtout quand vous vous sentez moche et dégueulasse et que vous avez besoin qu'on vous rappelle que oui, vous aussi, vous pouvez être too sexy for your shirt.
Il y a ceux dont on a honte.
Ceux qui n'auraient jamais, JAMAIS eu la possibilité de vous approcher s'ils n'étaient pas arrivés au moment où votre desperate attitude atteignait son paroxysme. Ceux que vous n'auriez même pas regardés si votre crazy cat lady intérieure ne vous avait pas fait croire que oui, c'était une bonne idée de sortir avec ce mec qui vous arrive à l'épaule et vous donne rendez-vous à la gare du Nord.
Perso, j'en ai deux, mais considérez que l'ex honteux-dégueu, c'est comme un titre de "Mozart l'Opéra Rock" dans son iTunes: un, c'est déjà trop. Et ça mérite la pendaison.
Il y a ceux qui disparaissent.
Ceux avec qui vous êtes en trop mauvais termes pour maintenir ne serait-ce qu'une relation cordiale. Ceux qui commettent des crimes impardonnables, genre se taper votre soeur/grand-tante Fistule/chien (soyons open-minded) ou ne pas aimer "Big Bang Theory".
Ceux avec qui l'amitié est impossible parce que les sentiments sont/ont été trop forts. Et même si vous savez que c'est mieux comme ça, ils vous manqueront toujours.
Il y a ceux qui deviennent des amis.
Ceux que vous appréciez sincèrement MEME quand votre jugement n'est plus faussé par des paramètres extérieurs, au hasard le fait de coucher avec.
Ceux que vous êtes toujours heureuses de voir, ceux qui compatissent à vos drames avec leurs successeurs, ceux avec qui vous vous permettez d'être un peu possessive de temps en temps parce qu'après tout, vous êtes un peu une connasse et tant qu'à faire autant faire morfler votre remplaçante, c'est bon quoi c'est de bonne guerre vous le valez bien.
Et il y a Mr Big.
Mr Big, c'est ce mec qui est toujours un peu là sans jamais l'être vraiment. Qui s'enfuit, qui revient, qui se maque avec une autre, qui hésite, qui joue, qui s'enfuit encore, et puis vous revient quand vous pensiez l'avoir perdu, et puis s'en va encore une fois, etc.
Ce mec qui vous a brisée, et que tous vos amis aimeraient émasculer tant il vous a fait de peine, mais pour qui vous leur dites "merde" sans hésiter. (Oui, vous êtes conne.)
Cet enfoiré dont l'arrogance vous séduit, dont les défauts vous attendrissent.
Ce mec qui tient à vous, d'une façon tordue et incompréhensible qui vous suffit, parce que grâce à lui vous vous sentez vivante.
Ce mec que vous devriez oublier et qui n'est pas fait pour vous, mais qui est une partie de vous.
Parce que tu es la corde à mon arc, parce que tu es la corde à mon cou.
Mathilde, en plein Zsa zsa zsu.
Listening:
"A white demon love song" des Killers
(Parce que c'est une merveille, tout simplement.)