Le cas de la Natasha.
Je voudrais présenter des excuses publiques.
D'une part à toi, Natacha S, ma sister des astres venue du froid. Je t'aime et tu le sais, mais en même temps t'avais qu'à pas avoir un prénom de pouf élevé au rang de concept par "Sex & The City".
D'autre part à vous, mes lecteurs adorés, parce qu'avec ma manie actuelle de jouer les Carrie Bradshaw-wannabe vous allez bientôt vous croire sur un blog d'Influente.
(Cela dit, je me trouve assez vintage de faire ma Carrie, vu qu'actuellement, les us et coutumes de la plèbe blogueuse semblent prôner la Blair Waldorf-wannabe attitude.)
BREF.
Sujet de ce nouvel épisode de la "Place des Clichés": la Natasha.
Cette connasse mauvaise engeance.
Resituons.
Vous sortez avec un connard. Vous en êtes folle et, vous en êtes sûre, un jour il changera. Un jour il se rendra compte que vous êtes faits l'un pour l'autre. Un jour, vous vivrez un rêve bleu. PARFAITEMENT.
En attendant, il répond à un coup de fil sur quatre, vous voit quand il a le temps, sauf que c'est con il en a jamais, fuit en courant au moindre débordement d'affection de votre part (en même temps quelle idée d'avoir essayé de le prendre par la main dans la rue, ça va vraiment pas vous hein), se répand en diatribes contre "les filles et leur foutu besoin d'engagement, c'est bon quoi vous êtes vraiment toutes pareilles".
Vous préfèreriez vous faire seppuku puis mettre du sel sur vos plaies, vous crever un oeil au cure-dents, regarder "Plus belle la vie", plutôt que de fouiller son téléphone, non pas parce que vous respectez son intimité mais parce que vous avez trop peur de ce que vous risquez d'y découvrir.
Et vous vous persuadez que vous le vivez bien, que la vision traditionnelle du couple est vachement dépassée, tout ça tout ça, parce que "tu comprends finalement est-ce que l'important c'est pas de passer de bons moments ensemble?". Et bien évidemment, vous êtes sûre que vous le quitterez le jour où vous en aurez marre.
Sauf que c'est lui qui vous quitte. Oui, je sais, vous alliez le faire, mais c'est quand même lui qui vous quitte.
Ellipse narrative sur votre phase dépressive: vous en arrivez à la phase que j'appelle "tentative de retour à votre femme Barbara Gould intérieure", phase au cours de laquelle vous vous dites que vous méritez mieux que lui, que de toute façon il ne sera jamais heureux avec personne avec un comportement pareil, que MERDE, que FUCK OFF, MOVE ON, FLEX WARRIOR SURVIVOR I DON'T CARE, vous écoutez les Pussycat Dolls d'un air hyper VNR, tout ça tout ça, bis.
Et là, there she comes, cette salope femme de peu de foi: la NATASHA.
Quelques mois après la rupture, vous revoyez votre Mr Big. Vous mobilisez toute votre force intérieure pour avoir l'air détachée, amicale, au-dessus de tout ça.
Et là, vous vous retrouvez face à Bambi.
Votre connard sans foi ni loi a le regard d'un poulpe mort, le sexy bastard qui vous faisait galérer est devenu aussi sexy et aussi bastard que Laurent Romejko. Mr Big a "rencontré quelqu'un tu comprends, rien à voir avec avant tu comprends, ouais je l'aime ouais, ah mais en fait je lui ai pas dit qu'on se voyait tu comprends je vois plus trop mes ex pour pas lui faire de peine tu comprends, non mais voilà c'est hyper important pour moi de respecter mon engagement tu comprends".
NATASHA, c'est cette fille qu'il harcèle de coups de fils à toute heure alors que lorsqu'il vous appelait vous, vous exécutiez une danse de la joie avant de décrocher parce que vous attendiez qu'il daigne vous accorder de l'attention depuis précisément une semaine sept heures trente-trois minutes.
NATASHA, c'est cette fille qui réussit à le faire quitter votre anniversaire à 22h tapantes parce que "tu comprends elle est à Châtelet là, elle pourrait me voir avec toi si jamais l'idée lui prenait de gambader aléatoirement à trois stations de métro de là, et puis tu comprends elle va m'attendre c'est trop triste", alors que vous auriez pleuré de joie s'il avait pensé à vous souhaiter l'anniversaire en question un an plus tôt.
C'est cette fille qui devient la femme de sa vie, et qui vous donne concrètement envie de vous suicider.
Et même quand, lucky you, votre Big finit par se séparer de Natasha, elle demeure présente dans votre esprit à jamais, telle le spectre de vos soirées passées à vous trouver moche hideuse dégueu dégueu dégueu grosse etc et à vous demander ce que vous auriez du faire pour être à sa place, crétine que vous êtes.
Jusqu'au jour où vous découvrez que votre Natasha, cette fille que vous avez tellement enviée/détestée/admirée, est l'heureuse propriétaire d'un SKYBLOG.
Sur lequel elle témoigne de son amour pour "son bebey, son premier love", narre de façon tranchante, vive et pétillante ses week-ends "trop siiiiiiiiiii si", le tout illustré par des photos très distinguées et agrémenté de prises de position radicales telles que "Je suis pas jolie je suis piiiiiiiiiire, lâche tes comms mais rageux s'abstenir.".
Perplexité, j'écris ton nom.
Mathilde, définitivement... Ouais, perplexe, c'est ça. (Je suis quelqu'un de constant.)
Listening:
"Try sleeping with a broken heart" d'Alicia Keys
Wonderful, wonderful, wonderful.